JE RENCONTRE UN CHIEN GUIDE OU D'ASSISTANCE
AVEC SON HUMAIN

COMMENT SE COMPORTER

  • Ignorer le chien lorsqu’il travaille : si le chien a son dossard de travail, il a besoin d’une concentration optimale, il ne doit en aucun cas être dérangé.
  • S’adresser à l’humain avant tout : si on souhaite entrer en contact, que ce soit avec le chien ou pour aider l’humain, c’est à la personne qu’il faut parler en premier. Faites comme si le chien était absent. De même, on demande avant de caresser le chien. Il est peut être en formation, et dans ce cas avoir des humains qui écoutent bien les conseils participe à son éducation. S’il travaille avec son humain, il ne faut pas le déranger. Si vous souhaitez simplement parler avec la personne, vous pouvez vous intéresser au parcours du chien ou à leur mode de vie. Ce sont des sujets qui ne les dérangent pas, car ils peuvent sensibiliser les gens ainsi. Imaginer comment une personne en situation de handicap ou malade gère son quotidien peut en plus atténuer les appréhensions.
  • Lorsque le chien est en détente (il porte un dossard spécifique, pas son dossard de travail), vous pouvez lui laisser faire des rencontres avec votre chien et le caresser après avoir eu l’accord de son humain.
  • On peut aider la personne si elle le demande : il faut d’abord demander le problème et comment aider. Si humain mal voyant ou non voyant a besoin qu’on lui indique le nom de la rue, ou bien qu’on l’aide à trouver l’entrée d’un commerce ou le quai de son train par exemple. Pour se déplacer ensemble, certaines personnes préfèrent poser le harnais du chien et prendre le bras du guide, d’autres vont demander au guide de passer devant pour que le chien le suive en lui donnant une consigne appropriée. Il est donc nécessaire d’écouter sans prendre les devants. Dans le cas des personnes accompagnées de chien d’assistance, il est aussi probable qu’elles aient une demande à donner à leur chien, donc de même n’hésitez pas à leur demander quoi faire ! 
  • Expliquer aux enfants le rôle du chien guide et d’assistance, et pourquoi il ne faut pas le déranger.
  • Lorsqu’on les croise avec son chien : garder son chien attaché ou le rappeler. S’écarter si possible pour laisser de l’espace. Ne pas aller au contact des congénères n’est pas toujours facile pour le chien qui travaille et plus ceux-ci sont encadrés par leur humain, mieux les croisements vont se passer.
  • Accepter que l’humain avec chien guide n’ait pas envie d’échanger : sensibiliser et répondre aux questions tout le temps peut être fatigant, il y a des jours où l’humeur ou le temps le permettent moins. Acceptez qu’ils aient envie de tranquillité.
  • Lorsqu’un chien guide ou d’assistance est dans un magasin, le laisser tranquille : c’est un lieu atypique pour y voir un chien certes, mais l’humain autant que le chien ont besoin de concentration pour effectuer certaines tâches dans ces endroits. 

CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE

  • Solliciter le chien sans autorisation : un chien au travail doit rester concentré, lui donner des distractions pourrait mettre en danger l’humain. On ne l’appelle pas, on ne le siffle pas, on ne lui donne pas à manger, on ne le caresse pas. Par exemple, le chien guide pourrait répondre aux sollicitations et ne plus guider, traverser une route, ne pas éviter un obstacle… De plus, une personne qui sollicite le chien, constitue une stimulation supplémentaire néfaste à la qualité de sa concentration, il pourrait plus facilement échouer sur ses tâches. Par ailleurs, c’est très dur à gérer pour lui, si vous lui proposez quelque chose alors qu’il doit refuser. Enfin, ça n’est pas parce que l’humain est mal-voyant ou non voyant qu’il ne le sait pas quand on caresse son chien. L’humain le saura en sentant quelque chose au niveau du harnais, qui est un lien avec le chien. 
  • Tout s’autoriser parce que le chien est « gentil » : les chiens guide ou d’assistance sont des chiens. Un chien n’est pas gentil ou méchant. Un chien peut ne pas vouloir être caressé, qu’il soit un golden, un caniche, un chien de travail.  Chien d’assistance, chien guide, chiot, jeune chien en formation, ou chien de compagnie, tous restent des chiens, ils n’ont pas forcément envie d’être touchés ! Il faut toujours demander avant d’approcher, et accepter que parfois la réponse soit négative, sans que l’humain n’ait à donner de raison. Pour en savoir plus sur l’approche des chiens, je vous invite à lire la rubrique disponible en cliquant ici. De la même manière, ne pas laisser des enfants courir vers le chien, foncer ou se précipiter. Les chiens ont du mal avec ce type d’approche brutale. Il faut impérativement leur apprendre à ne pas le faire, et leur expliquer pourquoi, à ce sujet je vous renvoie à la rubrique disponible en cliquant ici. Pour une seule expérience de ce type, le travail de rééducation à faire pourrait être considérable, le chien pourrait même être réformé si cela a engendré des conséquences comportementales trop importantes.
  • Donner des conseils d’éducation ou chercher à éduquer le chien guide ou d’assistance, en cours de formation ou non : les humains l’ayant à charge sont suffisamment formés et informés. Dans le milieu du chien, il y a énormément de « on dit », de théories erronées qui circulent. Même en tant qu’éducateur canin comportementaliste je ne le fais jamais dans la rue ! Pour le bien être du chien et la cohérence de l’humain – et de manière générale d’ailleurs – on ne donne jamais de conseil (aussi bienveillants soient-ils) à quelqu’un qui n’en demande pas.
  • Ne prêter d’attention qu’au chien, en oubliant l’humain qu’il guide ou assiste, comme s’il était invisible. Déjà, c’est avant tout un binôme que l’on rencontre, pas juste un chien. Par politesse et civisme on commence d’abord par saluer l’humain !
  • Prendre en photo, en vidéo le chien : ceci est le cas pour tous les humains avec des chiens de compagnie, qu’on soit en situation de handicap ou malade ou non, même si le travail du chien est impressionnant. Lorsqu’on sort son chien, on n’a pas envie de devenir le centre de l’attention, ni même d’être considéré comme un cirque ambulant. Qu’on ait un chien guide, d’assistance, une race peu commune, on ne prend pas en photo les chiens.
  • Aider la personne sans son accord, ou d’une manière inappropriée : ne prenez pas le harnais du chien, sa laisse, ne l’appelez pas, si on ne vous l’a pas demandé explicitement. Si la personne a besoin d’aide elle vous indiquera comment faire.
  • Laisser son chien aller au contact du chien guide qui porte son harnais de travail : au risque de le déconcentrer et de déclencher un conflit, car le chien attaché est sollicité par son humain. Il peut se sentir coincé et se défendre, comme n’importe quel chien attaché. Cela peut aussi être particulièrement inquiétant pour une personne n’ayant pas la vue de sentir des tensions et d’entendre grogner ou aboyer. 
  • Être impoli ou intrusif : lorsqu’une personne est en situation de handicap ou malade, ça ne se voit pas forcément. S’il est accompagné d’un chien guide ou d’assistance, c’est forcément justifié. Ne remettez pas en question ceci, que ce soit pour l’entrée d’un magasin, ou par curiosité. Il n’est pas non plus opportun de demander dans quelle situation de handicap est la personne, ni quelle en est la cause. Évitez également de spéculer sur les problèmes de santé de la personne, elle peut vous entendre. Être accompagné d’un chien qui favorise le contact social ne signifie pas qu’on est prêt à tout entendre. Ne forcez pas le contact parce qu’un chien est présent : les humains avec un chien guide ou d’assistance sont comme tout le monde, il y a des personnes timides, d’autres qui ont des difficultés à parler avec des inconnus par moment. Continuer à parler ou à approcher le chien alors que l’humain montre des signes de volonté de distanciation est difficile à subir. Ne suivez pas le chien guide ou d’assistance et son humain, même dans les magasins ou en intérieur. Même si c’est un endroit où l’on a pas l’habitude de les voir, les chiens guide ou d’assistance se comportent de la même manière qu’ailleurs et sont éduqués pour cela. Justement, il est important de le rappeler : refuser l’accès d’un lieu à un chien guide ou d’assistance à son humain est illégal.  N’oubliez pas que la personne est en situation de handicap ou malade, et que son chien est une aide précieuse. Leur but n’est pas de poser problème, ou d’attirer l’attention, mais simplement de mener une vie d’humain comme tout le monde. Pour rappel : L’article 88 de la loi 87-588 du 30 juillet 1987 précise que les personnes titulaires d’une carte mobilité inclusion ont accès librement et gratuitement aux lieux  ouverts au public et transports avec leur chien guide ou d’assistance. Bloquer et interdire l’accessibilité aux lieux ouverts au public aux chiens accompagnant les personnes titulaires de la carte mobilité inclusion est passible d’une amende de 450€ pour une personne physique et de 2250€ pour une personne morale.

IDÉES REÇUES

Les chiens d’assistance et chiens guides sont des compagnons incroyables pour leurs humains ! Ils sont des facilitateurs sociaux en plus de toute l’aide qu’ils leur apportent. Les personnes s’intéressent plus à leurs humains, la situation de handicap ou la maladie n’est plus une barrière grâce à eux. Ils partagent la vie de beaucoup d’humains, mais nous les connaissons peu. Alors voici quelques informations sur eux, commençons par les idées reçues.

  • Un chien guide ou d’assistance est un robot : un chien guide ou d’assistance reste un chien, qui bave devant un bout de pain qui traine, qui va avoir envie de venir quand on l’appelle, ou d’aller rencontrer des chiens. Il sait qu’il doit se retenir de le faire, mais pour autant ça n’en est pas moins difficile, et parfois il le fait malgré tout ! Un chien guide est un chien qui a comme nous un travail (mais avec moins d’heures par semaine) et qui se comporte différemment quand il n’est pas au travail avec toutes les règles que ça implique, et parfois il a plus de mal à travailler (comme nous aussi d’ailleurs). En dehors du travail, il redevient lui-même.
  • Un chien guide ou d’assistance ne peut être qu’un golden ou un labrador : C’est faux ! De nombreuses races de chiens ou croisements sont aujourd’hui sélectionnées pour être chien guide ou d’assistance, même si une majorité de ceux éduqués restent des retrievers. Berger allemand, épagneul, caniche, berger australien… Ce qui compte c’est que le tempérament du chien soit adapté à son futur travail.
  • Un chien guide ne peut pas être formé par son humain en situation de handicap ou malade : il arrive que les humains avec un chien d’aide à la personne forment eux même leur propre toutou ! Ils sont également encadré par une association et ce cas est plus rare, néanmoins cela n’est pas impossible.
  • Les chiens guide ou d’assistance sont malheureux car ils travaillent : un chien guide ne passe pas sa vie à travailler. Son travail est ponctuel (pour des trajets), à la maison il redevient un chien de compagnie. Et si l’humain répond bien à ses besoins de chien (grâce notamment aux moments de détente dehors, ou à la maison), il sera tout aussi comblé qu’un chien qui ne travaille pas. Pour les chiens d’assistance, leur travail nécessite qu’ils répondent à des demandes ponctuellement, mais ils n’ont pas à être concentrés constamment sur ces tâches et demandes. Ils peuvent donc tout autant profiter de leur vie de chiens à certains moments. D’ailleurs, de nombreux chiens de compagnie ont une vie en box, en jardin, sans rencontre. Tous les chiens méritent qu’on leur offre de la liberté, des rencontres, des balades, qu’ils soient des chiens de travail ou non ! Le bonheur ne réside pas dans le fait d’être ou de ne pas être un chien d’utilité.

QU'EST CE QU'UN CHIEN D'AIDE A LA PERSONNE ?

Maintenant, vous vous demandez qu’est-ce qu’un chien guide ou d’assistance, et comment il peut aider ? Les chiens guide ou d’assistance assistent leurs humains dans les tâches quotidiennes qui pourraient être une cause de stress ou pour lui permettre de gagner confiance en eux. Les chiens ont différentes spécialités : 

  • Le chien guide (déficience visuelle) est formé pour aider une personne malvoyante ou non-voyante à se déplacer en dehors de chez elle. Il peut, entre autres, éviter les obstacles, mémoriser par cœur des parcours, retrouver des arrêts de bus et des passages piétons afin de garder son humain en sécurité. Il n’agit que lors des déplacements hors du domicile, comme la rue, les transports, ou des lieux publics comme les magasins, les lieux de culture ou tout autre lieu recevant du public où le chien entre gratuitement. Au domicile, le chien-guide redevient un chien de compagnie.
  • Le chien écouteur (déficience auditive) : il va détecter des sons spécifiques, inhabituels ou dangereux, pour son humain (pleurs de bébé, sirène, téléphone, sonnette…) et le diriger vers la source du bruit. Dehors il signale les bruits venant de derrière (vélo, trottinette, tramway…).
  • Le chien d’alerte : pour les personnes diabétiques de type 1, il détecte de jour comme de nuit les hypoglycémies et hyperglycémies et alerte son humain ainsi que son entourage. Pour les personnes épileptiques pharmaco-résistantes il alerte de la survenue imminente ou manifeste d’une crise, évitant ainsi à son humain les chutes, collisions, tout en lui permettant de prendre un médicament pour diminuer l’impact de la crise.
  • Le chien d’assistance pour personne à mobilité réduite :  il effectue les tâches compliquées voire impossibles à faire pour son humain, tout en favorisant le lien social et en lui apportant une présence chaleureuse. Il peut aider à ramasser un objet, ouvrir un tiroir, fermer une porte, aboyer pour prévenir d’un danger, etc.
  • Le chien d’éveil (pour les troubles du développement de l’enfant) : il accompagne les enfants atteints de troubles envahissants du développement, de trisomie 21, de polyhandicaps, ou autres situations de handicap. Il participe à leur ouverture sur le monde lorsqu’ils ont une diminution des capacités de communication verbale ou non verbale et des difficultés dans les interactions sociales. Il favorise les interactions sociales, apaise les angoisses liées à la non sécurité de son jeune humain.

Les chiens guide ou d’assistance sont remis gratuitement par des organisations dans le but de favoriser leur autonomie. Ils sont éduqués au préalable dans des centres spécialisés, avec l’aide de familles d’accueil. Je vous propose justement de découvrir Canidea sur leur site : www.canidea.fr ou à travers la brochure ci dessous.